L’Asie, la nouvelle Silicon Valley ?

Napoléon disait “Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera”. Et si cela était déjà le cas ? Depuis de nombreuses années, l’Asie, et plus spécifiquement la Chine, sont des espaces en perpétuel mouvement. Découvrons sans plus attendre d’où vient leur croissance remarquable et quelles sont les nouvelles technologies qui y ont vu le jour.

L’émergence de l’Asie

L’Asie est une région du monde qui a fréquemment été précurseur dans divers domaines. D’éminents philosophes se sont tout d’abord fait connaître. Le plus connu d’entre eux est certainement Confucius. Bien avant notre ère, ce penseur exposait des interrogations sur le sens même de la vie, et sur les inspirations de l’Homme.

Le génie asiatique s’est par la suite illustré dans l’Art de la guerre à travers la création de la poudre à canon. Fusée multi-étages, sismomètre, boussole, vaccination, papier-monnaie… Leur ingéniosité s’étendait également sur les différents pans de la vie quotidienne.

De nos jours, l’Asie est encore désignée par certain comme un continent de “copieurs”. Cette vision très occidentale n’est plus réaliste aujourd’hui, il est intéressant de remettre en question nos croyances en nous intéressant aux stratégies de remontée de filière mises en place par de nombreux pays asiatiques qui leur ont permis de passer de pays « usines » à pays experts voir leaders dans des secteurs comme notamment l’industrie des nanotechnologies, du hi-tech ou encore des semi-conducteurs. Ils n’ont pas simplement copié des technologies mais ils les ont optimisées et améliorées en suivant la fameuse théorie du vol d’oies sauvages.

La théorie du vol d’oies sauvages

Le vol d’oies sauvages est une théorie proposée par l’économiste japonais Akamatsu en 1937 puis complétée par Shinohara en 1982. Elle explique le processus d’industrialisation étape par étape d’un pays, à partir du début de ce processus. Le vol des oies est une analogie provenant de la forme des courbes dessinées par les importations, la production, et enfin les exportations pour chaque produit.

Concrètement, un pays commence par importer un produit manufacturé X, il commence à le produire lui-même en apprenant et en intégrant les procédés de fabrication puis il exporte ce produit X à l’international. Une fois ce cycle terminé, il recommence avec un autre produit ou secteur d’activité.

En suivant cette stratégie, les innovations peuvent se propager des pays innovateurs vers les autres et entraînent dans ces derniers un développement industriel identique à celui des pays innovateurs.

De nombreux pays asiatiques ne sont donc plus des pays ateliers comme la DIT (Division internationale du travail) du XXème siècle l’avait défini et sont devenus de vraies puissances industrielles (voir les 4 dragons et les 5 tigres asiatiques). Au vu des nombreux investissements de la Chine sur le continent africain, il est probable que le schéma occidental de la DIPP (Division internationale du processus productif) soit reproduit par l’industrie asiatique dans les prochaines années.

Du “Made in China” au “Innovated in China”

Dans la Masterclass présentée par Idriss Aberkane et Guillaume Grallet, une question est soulevée. Et si nous passions du “Made in China” au “Innovated in China”. Désormais, l’Asie n’est plus seulement “l’usine du monde”. Elle devient un vrai pôle de connaissances et d’innovations incontournable.

Huawei, Alibaba, Samsung… De nombreuses entreprises mondialement connues ont vu le jour en Asie.

Cette région dispose de prestigieuses écoles de commerce et d’ingénieurs à en faire rougir les campus américains et européens. Dans ces établissements, de brillants cerveaux montent en compétences pour devenir l’élite. La mondialisation leur permet de voyager et de rencontrer différents experts, tout domaine confondu.

En plus d’un cursus académique de qualité, le nombre d’étudiants est plus important qu’en Occident. Ce critère purement démographique est un avantage indéniable. De nombreux noms à consonance asiatique se font de plus en plus entendre sur le plan international.

À la question : L’Asie, la nouvelle Silicon Valley ? La réponse pourrait vous surprendre… Il y a fort à penser que l’émergence de ce continent sur le plan technologique, n’en est qu’à ses prémices. De nouveaux acteurs voient très régulièrement le jour et modifient l’ordre qui était alors établi.

Un marché en pleine effervescence

Le saviez-vous ? Huawei est l’entreprise qui a déposé le plus de brevets au monde. Il n’est donc pas surprenant de comprendre pourquoi cette dernière gagne rapidement des parts de marché.

Les sociétés européennes et américaines ont désormais un concurrent de taille en face d’eux. Cette rivalité accélère les développements et les inventions afin que chacun puisse conserver sa place de leader.

Innovations, écoles d’ingénieurs prestigieuses, détermination et force de caractère… L’Asie n’a pas fini de faire parler d’elle. Elle pourrait prochainement devenir la nouvelle Silicon Valley si la tendance dévoilée dans la Masterclass se confirme.